Au Vieux Cerexhe : une taverne historique à découvrir à Liège

Au Vieux Cerexhe : une taverne historique à découvrir à Liège

Une taverne qui a traversé les siècles

Située à quelques pas du centre de Liège, dans le quartier paisible de Chênée, la taverne « Au Vieux Cerexhe » s’impose comme une véritable perle du patrimoine liégeois. Nichée dans une bâtisse classée du XVIIe siècle, elle conjugue authenticité, convivialité et mémoire vivante du terroir. Ce n’est pas un simple estaminet : c’est un témoin du temps, ancré dans son quartier comme peu d’adresses peuvent s’en vanter.

Pour qui aime les endroits qui ont une âme, « Au Vieux Cerexhe » offre une expérience à part. Dès que l’on pousse la porte, l’atmosphère d’antan nous saisit d’emblée : pierres apparentes, poutres en chêne massif, mobilier rustique, objets patinés par les ans. Rien n’a été pensé pour plaire aux tendances : tout est resté dans son jus, avec une fidélité rare à l’identité du lieu.

Une histoire de famille et de traditions

L’histoire du Vieux Cerexhe ne se lit pas seulement dans les murs, elle se raconte aussi à travers ceux qui l’animent. Depuis sa création en 1636, la taverne a vu défiler des générations de Liégeois. Elle a d’abord servi d’auberge pour les voyageurs, de halte pour les marchands, puis elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui : un repère pour les amateurs de bonne chère et de convivialité simple.

Depuis une cinquantaine d’années, c’est la famille Delvaux qui tient les rênes. André, le père, a restauré les lieux dans les années 70, avec un soin minutieux. Puis Vincent, son fils, a repris l’affaire avec la même passion. Il n’y a pas de staff impersonnel ici, on vous accueille par votre prénom, on se souvient de votre plat préféré et on vous installe à « votre » table – si elle n’est pas déjà prise, bien entendu.

Une carte fidèle à la tradition wallonne

À la carte, pas de chichis : ici, on mange liégeois. Et on mange bien. La taverne propose des plats du terroir préparés maison, avec des produits locaux. Le midi, les ouvriers du coin, les profs en pause et les habitués s’y retrouvent autour de classiques indémodables :

  • Boulettes à la liégeoise, sauce lapin maison
  • Carbonnade flamande accompagnée de frites bien dorées
  • Truite meunière des Ardennes
  • Cassolette de rognons à la moutarde, un plat qui divise mais qui a ses fidèles

Et le samedi soir, place aux spécialités plus festives : potée liégeoise, civet de sanglier en saison, et même un couscous maison parfois, clin d’œil aux voisins maghrébins du quartier. Le tout est généreux, sans prétention, à des prix tout à fait raisonnables – un menu trois services tourne autour de 25 euros.

Une ambiance à part

Mais ce qui fait vraiment la différence au Vieux Cerexhe, c’est l’ambiance. On y vient autant pour le contenu de l’assiette que pour ce qu’on y vit. Certains soirs, il n’est pas rare de croiser des musiciens qui sortent un violon ou un accordéon pour improviser quelques airs traditionnels. Le week-end, on croise toutes les générations, de la petite famille aux retraités du quartier, en passant par les étudiants curieux qui veulent « voir à quoi ça ressemble ».

Les murs de la taverne sont parsemés de photos anciennes, de coupures de journaux jaunies, de certificats, et même de caricatures signées Georges Dandoy, dessinateur liégeois bien connu. Ce bric-à-brac raconte une mémoire collective, un goût du partage, sans prétention ni mise en scène.

Un lieu vivant malgré les années

Loin d’être figée dans le passé, la taverne sait aussi s’adapter. Lors des dernières crises sanitaires, elle a proposé des formules à emporter, avec le même soin qu’en salle. Les clients du quartier n’ont pas hésité à faire la file pour venir chercher leur plat du jour, prouvant à quel point ce lieu est important pour la vie locale.

La taverne participe aussi à la vie culturelle de Chênée. Elle accueille ponctuellement des expos de peintres et d’artisans locaux, et prête son petit salon à des lectures de poésie ou des petits concerts acoustiques. Ici, la culture ne se donne pas en spectacle : elle s’insère naturellement, au cœur du quotidien.

Une halte idéale lors d’une promenade

Situé non loin des berges de l’Ourthe, « Au Vieux Cerexhe » peut parfaitement s’inscrire comme une étape lors d’une balade pédestre ou cycliste. Plusieurs chemins verts passent par le quartier : le RAVeL, bien sûr, mais aussi le parc de la Boverie ou les berges du canal de l’Ourthe. En été, la terrasse arrière, à l’abri des regards, offre un cadre idéal pour une pause fraîcheur.

Pas de terrasse tape-à-l’œil ici, mais quelques tables bien alignées, des jardinières en bois et une glycine qui grimpe sur le mur en créant une ombre délicate en fin d’après-midi. Si vous y passez un dimanche vers 15h, la chance est grande d’y croiser une partie animée de belote ou un débat passionné sur le Standard, comme on n’en fait qu’à Liège.

Infos pratiques et accès

« Au Vieux Cerexhe » se situe rue de l’Hôtel-de-Ville, à Chênée. Facile d’accès en bus depuis le centre de Liège (ligne 26 ou 31), l’établissement dispose aussi de quelques places de parking juste en face. Il est préférable de réserver pour le week-end, surtout les soirs où un petit concert ou une soirée jeu est annoncée (les infos sont généralement communiquées sur leur page Facebook).

Horaires d’ouverture :

  • Du mardi au samedi : de 11h30 à 22h
  • Fermé le dimanche soir et le lundi

Bon à savoir : la taverne n’accepte pas les paiements par carte bancaire. Prévoyez du liquide ou utilisez Payconiq, qui est accepté sur place. Un petit détail qui fait sourire… et qui vous rappellera que vous êtes dans un lieu à contre-courant, où le contact humain compte encore plus que la technologie.

Pourquoi il faut y aller

Dans une ville où les établissements ouvrent et ferment à la vitesse des stories Instagram, « Au Vieux Cerexhe » est un repère. Ce genre d’adresse précieuse qu’on recommande avec plaisir, parce qu’elle incarne ce que Liège fait de mieux : l’accueil, la sincérité, et cette façon bien à elle de marier la tradition avec un esprit de franche camaraderie.

Alors, si vous ne la connaissez pas encore, organisez-vous une petite sortie à Chênée. Et si vous êtes déjà un habitué, vous savez que vous pouvez y retourner les yeux fermés, avec ce plaisir qu’on a à retrouver une vieille connaissance. Un lieu comme celui-là, ça ne court pas les rues… mais heureusement, il est bien là, fidèle au poste.