Voiture sans permis à Liège : une solution pour continuer à rouler ?

Perdre son permis de conduire, que ce soit pour excès de vitesse, conduite en état d’ivresse ou autre infraction, peut rapidement se transformer en galère, surtout dans une ville comme Liège où les transports en commun ne couvrent pas toujours tous les besoins. Dans ce contexte, de plus en plus de Liégeois se tournent vers une alternative : la voiture sans permis, aussi appelée « voiturette ».

Mais attention : rouler sans permis à Liège, ce n’est pas aussi simple qu’acheter un bolide en plastique et filer sur les quais de la Meuse. Entre réglementation stricte, contraintes d’assurance et limitations techniques, mieux vaut savoir où l’on met les roues. Voici un petit tour d’horizon, précis et concret, pour y voir clair.

Qu’est-ce qu’une voiture sans permis ?

Officiellement appelées « quadricycles légers », les voitures sans permis (VSP) sont des véhicules motorisés à quatre roues, bridés en termes de vitesse et de puissance. En Belgique, elles sont limitées à 45 km/h et leur moteur ne peut excéder 50 cm³ pour les modèles à essence (ou 4 kW pour les électriques).

Ces véhicules ne nécessitent pas de permis B, mais un permis AM (ex-permis « cyclomoteur »), sauf pour les personnes nées avant le 14 février 1961, qui peuvent conduire une VSP sans formation obligatoire. À noter que ce permis AM s’obtient généralement après avoir suivi une formation comprenant de la théorie et de la pratique.

Peut-on réellement conduire une voiture sans permis après un retrait de permis ?

Voilà la question que beaucoup se posent. Et la réponse est : cela dépend.

En théorie, une voiture sans permis est accessible à ceux qui ne disposent PAS du permis B, donc y compris à ceux à qui il a été retiré. Mais dans la pratique, cela se complique. Si le retrait de permis résulte d’une infraction grave (alcoolémie, conduite sous stupéfiants, délit de fuite, etc.), la justice peut imposer une interdiction de conduire TOUT véhicule terrestre motorisé – y compris une VSP.

Le plus sage est donc de toujours vérifier les termes exacts de la décision judiciaire. Certains avocats spécialisés en droit de la circulation à Liège soulignent que des conducteurs pensaient être dans leur droit, avant de se retrouver à nouveau en infraction… et face à une récidive potentiellement bien plus lourde à porter.

Que peut-on faire (et ne pas faire) avec une voiture sans permis ?

À Liège comme ailleurs, les voitures sans permis sont soumises à des règles bien précises. Voici ce qu’il faut retenir :

• Vitesse maximale : 45 km/h. Inutile de penser prendre l’autoroute ou la N30 sur plusieurs kilomètres.
• Passagers : elles sont généralement limitées à deux places, conducteur compris.
• Attention au gabarit : ces voitures sont petites, légères, mais pas toujours très visibles. Il faut redoubler d’attention dans la circulation urbaine.
• Stationnement : elles se garent comme des voitures classiques et doivent payer le stationnement en voirie, sauf si vous êtes en possession d’une carte riverain délivrée par la Ville.

En ville, surtout dans les quartiers comme Outremeuse, Amercoeur ou Saint-Léonard, leur petite taille peut être un atout. Se faufiler là où une grosse berline peine à passer est un avantage non négligeable, surtout dans les rues étroites.

Où acheter ou louer une voiture sans permis à Liège ?

Liège ne fait pas exception : l’engouement pour les voitures sans permis a vu fleurir plusieurs enseignes spécialisées dans la région. Parmi les adresses sérieuses :

• Garage Marlier (Seraing) : spécialisé dans les VSP Aixam et Ligier, deux marques réputées.
• BelgoQuadricycle (Ans) : vente, leasing et entretien. Service après-vente apprécié.
• Locauto VSP (Angleur) : propose aussi des locations mensuelles, utile si vous êtes en période de suspension temporaire.

Avant d’acheter, mieux vaut prendre le temps de tester. Certains modèles sont si réduits qu’un conducteur d’1m85 aura du mal à caser ses jambes. Et attention aussi au bruit du moteur : certains modèles (surtout les diesel) sont étonnamment bruyants.

Combien ça coûte ?

Ce n’est pas donné. Une voiture sans permis neuve coûte entre 10 000 € et 17 000 €, voire plus selon les options. L’électrique est plus chère mais peut s’avérer rentable sur le long terme si vous l’utilisez beaucoup en ville.

Côté assurance, il faut prévoir environ 600 € à 1 000 € par an pour une assurance RC de base. C’est plus cher qu’un scooter, mais moins qu’un véhicule classique, surtout pour un jeune conducteur ou une personne avec antécédents.

Un bon plan à signaler : les véhicules d’occasion. Certains garages liégeois proposent des modèles révisés pour 4 000 € à 7 000 €, souvent avec garantie. L’occasion peut être intéressante… à condition de bien vérifier l’état général (freins, pneus, batterie si électrique).

Une bonne idée ou un pis-aller ?

Soyons francs : la voiture sans permis n’est pas le Graal de la mobilité. À 45 km/h, on se fait souvent doubler, klaxonner, voire insulter sur certaines artères fréquentées comme le quai de la Batte ou la rue Grétry. Et la sécurité laisse à désirer face à un choc avec un véhicule standard.

Cela dit, pour des déplacements dans le quartier, pour faire les courses, aller chez le médecin ou passer voir la famille dans un quartier voisin, c’est une option envisageable. Notamment pour les personnes âgées ou celles en incapacité temporaire de retrouver leur permis.

Une anecdote ? Un habitant de Cointe, retraité depuis quelques années, nous racontait récemment comment sa petite voiture Chatenet lui a rendu la vie bien plus simple : « Je ne vais plus à Boncelles ou à Herstal, mais pour descendre à la gare des Guillemins ou aller au marché de Saint-Gilles, c’est parfait. »

Prudence avant tout

Comme souvent en matière de mobilité, c’est l’usage que l’on en fait qui détermine si c’est une bonne ou mauvaise idée. Si vous pensez contourner la loi ou éviter les règles du code de la route, la voiture sans permis ne vous servira à rien… sauf à vous attirer des ennuis supplémentaires.

En revanche, avec un usage rationnel, respectueux des autres et conforme à la législation, c’est une solution de repli valable. Encore faut-il rester vigilant : certains conducteurs de VSP roulent sur les bandes cyclables, ignorent les priorités ou se faufilent sans visibilité – un comportement à proscrire.

Et les alternatives ?

Si la voiture sans permis ne vous convainc pas, d’autres options existent :

• Le vélo électrique : de plus en plus populaire à Liège, surtout avec l’arrivée d’aménagements cyclables sur les quais et le centre. Attention si vous roulez en speed pedelec, un permis AM peut être requis.
• Les transports en commun : le bus, mais aussi bientôt le tram (promis pour 2025), peuvent couvrir certains trajets stratégiques.
• Le covoiturage local : certaines plateformes mettent en relation des Liégeois pour des trajets réguliers (domicile-travail par exemple).

En résumé, la voiture sans permis ne convient pas à tout le monde, mais elle a sa place dans la panoplie des mobilités alternatives. Elle mérite d’être considérée sérieusement si vous êtes temporairement privé de roue – pour autant que vous restiez dans les clous.

À Liège, comme ailleurs, mieux vaut rouler lentement mais sûrement… que vite et droit dans le mur. Et si vous croisez un petit véhicule carré tirant la langue dans une côte de Sainte-Walburge, ne vous moquez pas trop vite : c’est peut-être votre voisin qui garde le cap tant bien que mal.